At kouda? (matata!)
Posted by Celine & Julien Cornet on Thursday, September 1, 2011 Under: 09 Ouzbékistan
…ou la traversée de la vallée de Fergana.
« At kouda ? » est la question qui nous est posée une bonne quarantaine de fois par jour… En russe ça veut dire « d’où vous venez ? ». Piétons, cyclistes, automobilistes, paysans a dos d’âne, enfants, tous nous la posent, avant même de dire bonjour. Et, à chacune des quarante fois où on nous pose cette question « At kouda ? », nous avons envie de répondre « matata », et le hit de Walt Disney nous trotte dans la tête pendant quelques heures… Mais, n’étant pas certains de l’universalité de notre humour ravageur, on répond systématiquement « Francia ! ».
Pour ceux qui ont pu nous suivre sur Facebook, nous avons passé la frontière vers l’Ouzbékistan sans encombre, malgré notre inquiétude légitime : cette frontière a fermé le lendemain de notre passage pour 10 jours, fête nationale oblige.
Les douaniers ont été bien plus avenants que prévu, et un formulaire de douane (en russe !) plus loin nous étions de l’autre côté.
Nous ne nous attendions pas à de grands changements avec ce passage de frontière. Nous imaginions un changement aussi imperceptible que celui du Kazakhstan au Kirghistan. Erreur : dès les premiers kilomètres, nous sommes déjà dépaysés.
Petit inventaire :
- une règle urbaine tacite au Kirghistan faisait que TOUTES les maisons étaient blanches et bleues. Ici, tout devient ocre rose et ocre rouge pour le soubassement !
- les chapeaux côniques en feutre blanc ont laissé place à des toques de « Don Patillo3 noires a brodures blanches
- TOUTES les personnes que nous croisons nous font coucou (et nous invitent souvent pour le thé / le plov / la nuit…)
- dans les petites villes, il y a toujours de l’eau courante et de l’électricité, ce n’était pas le cas dans nos 3 pays précédents !
- les routes sont systématiquement bordées d’arbres (bouleaux, peupliers) dont le tronc est blanchi à la chaux, ainsi que les cailloux de bordure de route
- les champs de coton sont omniprésents ! Nous n’en avions pas vu jusqu’alors, mais de ce côté de la frontière, maïs et coton se disputent la vedette. La vallée de Fergana que nous traversons est la plus fertile du pays, et ces champs irrigués (la mer d’Aral ne leur dit pas merci) en sont la preuve la plus tangible.
- les bords de route et les maisons regorgent de fleurs, coquetterie que nous n’avions pas eue l’occasion de voir depuis la Nouvelle Zélande…
- beaucoup de villageois se déplacent à vélo dans les villages ; ou pour aller aux champs : on a souvent de la compagnie!
- nous voyons nos premiers puits de pétrole d’Asie centrale, ainsi que de nombreux gazoducs desservant toutes les maisons des villages…
- les « asalam aleykum » deviennent beaucoup plus fréquents que les « strastvouitié »…
- beaucoup moins de cimetières et de mausolées en bord de route… Tous les mausolées sont-ils concentrés à Boukhara et Samarkand ?
- la monnaie est tellement dévaluée qu’avec 400$ on peut être millionnaire… Par exemple, sur la photo, nous venions de changer 100$ (la plus grosse coupure, 1000 sym, vaut à peu près 40 cents…)
- les chameaux ont perdu une bosse : nous avons croisé nos premiers dromadaires !
- pas de vodka dans les épiceries ! Avant, nous avions le choix entre 15 variétés même dans les plus petits magasins. Elle se vend dans les liquor stores ici apparament…
En revanche, certaines choses demeurent inchangées :
- les dents en or, super fashion, au moins une dizaine par sourire
- la coupe du mulet, Toni&Guy serait content
- les canaux d’irrigation a ciel ouvert, pas bons pour l’environnement mais tellement rafraichissants pour le voyageur !
- le laghman, présent sur tous les menus (miam !)
Nous avions lu et entendu beaucoup d’histoires plus ou moins encourageantes sur la vallée de Fergana. Loin des clichés « islam extrémiste » que les guides en font, nous y avons découvert les gens les plus chaleureux que nous ayons rencontrés depuis le début du voyage (nos courbatures aux bras à force de répondre aux saluts des gens en sont la preuve !!!)
Il a fallu refuser tous les jours d’alléchantes invitations : nous avions presque chaque jour 100km à faire, et chaque nuit il faut s’enregistrer dans un hôtel (l’OVIR nous surveille, nous touristes !). Mais les quelques mots échangés en bord de route furent toujours chaleureux, et on nous a fréquemment offert des fruits (un cageot entier de raisins, un sceau de pommes !)…
Le ramadan, que nous pensions percevoir plus fortement ici, n’a pas l’air très respecté, et nous avons le plaisir de manger souvent dans les chaikhanas (salons de thé) de bord de route le midi.
La vallée de Fergana nous a également offert nos premiers avant-goûts d’automne : vente de courges, vendange des raisins, quelques gouttes de pluie (quoi ?! Nous avions signé pour 9 mois d’été nous…). C’est aussi la saison de récolte des grenades…
Les bazars de ce côté-ci de la frontière ressemblent a leurs voisins, et nous ravissent toujours autant, tant par leur ambiance que par la qualité des produits qui y sont vendus (de vraies tomates !...).
Nous avions un gros col à franchir avant d’arriver à Tashkent (vallée à 300m d’altitude, col à 2200m), une journée de retard sur notre planning, plusieurs check point à passer, un bivouac (interdit !) au programme, de la pluie, et du vent de face… Évidemment, un miracle nous a sorti de ce mauvais pas : Hamid a arrêté son camion et nous a proposé spontanément de nous joindre à lui et son fils jusqu’à la prochaine ville de l’autre côté des montagnes.
Nous avons passé un moment formidable en leur compagnie, et avons franchi sans encombre chacun des obstacles qui se présentaient !
Petit voyage dans le temps, Amsty s’est transformé en Deloréane et nous a mené jusqu’à ce ravissant hôtel soviétique (déco d’époque !).
Le lendemain, après notre 3ème étape de 100km en 4 jours, nous sommes bien arrivés a Tashkent. Nous avons échappé de peu à une crevaison (pourtant les tessons de bouteille sont peu fréquents ici…). Merci Schwalbe pour les pneus renforces!!!
Les parents nous ont offert un superbe hôtel pour un repos bien mérité, à deux mois de la fin du voyage… Nous l’avons bien savouré ! A très bientôt pour le récit de nos retrouvailles avec Pierre a Tashkent et les visites des cites de la route de la soie!
« At kouda ? » est la question qui nous est posée une bonne quarantaine de fois par jour… En russe ça veut dire « d’où vous venez ? ». Piétons, cyclistes, automobilistes, paysans a dos d’âne, enfants, tous nous la posent, avant même de dire bonjour. Et, à chacune des quarante fois où on nous pose cette question « At kouda ? », nous avons envie de répondre « matata », et le hit de Walt Disney nous trotte dans la tête pendant quelques heures… Mais, n’étant pas certains de l’universalité de notre humour ravageur, on répond systématiquement « Francia ! ».
Pour ceux qui ont pu nous suivre sur Facebook, nous avons passé la frontière vers l’Ouzbékistan sans encombre, malgré notre inquiétude légitime : cette frontière a fermé le lendemain de notre passage pour 10 jours, fête nationale oblige.
Les douaniers ont été bien plus avenants que prévu, et un formulaire de douane (en russe !) plus loin nous étions de l’autre côté.
Nous ne nous attendions pas à de grands changements avec ce passage de frontière. Nous imaginions un changement aussi imperceptible que celui du Kazakhstan au Kirghistan. Erreur : dès les premiers kilomètres, nous sommes déjà dépaysés.
Petit inventaire :
- une règle urbaine tacite au Kirghistan faisait que TOUTES les maisons étaient blanches et bleues. Ici, tout devient ocre rose et ocre rouge pour le soubassement !
- les chapeaux côniques en feutre blanc ont laissé place à des toques de « Don Patillo3 noires a brodures blanches
- TOUTES les personnes que nous croisons nous font coucou (et nous invitent souvent pour le thé / le plov / la nuit…)
- dans les petites villes, il y a toujours de l’eau courante et de l’électricité, ce n’était pas le cas dans nos 3 pays précédents !
- les routes sont systématiquement bordées d’arbres (bouleaux, peupliers) dont le tronc est blanchi à la chaux, ainsi que les cailloux de bordure de route
- les champs de coton sont omniprésents ! Nous n’en avions pas vu jusqu’alors, mais de ce côté de la frontière, maïs et coton se disputent la vedette. La vallée de Fergana que nous traversons est la plus fertile du pays, et ces champs irrigués (la mer d’Aral ne leur dit pas merci) en sont la preuve la plus tangible.
- les bords de route et les maisons regorgent de fleurs, coquetterie que nous n’avions pas eue l’occasion de voir depuis la Nouvelle Zélande…
- beaucoup de villageois se déplacent à vélo dans les villages ; ou pour aller aux champs : on a souvent de la compagnie!
- nous voyons nos premiers puits de pétrole d’Asie centrale, ainsi que de nombreux gazoducs desservant toutes les maisons des villages…
- les « asalam aleykum » deviennent beaucoup plus fréquents que les « strastvouitié »…
- beaucoup moins de cimetières et de mausolées en bord de route… Tous les mausolées sont-ils concentrés à Boukhara et Samarkand ?
- la monnaie est tellement dévaluée qu’avec 400$ on peut être millionnaire… Par exemple, sur la photo, nous venions de changer 100$ (la plus grosse coupure, 1000 sym, vaut à peu près 40 cents…)
- les chameaux ont perdu une bosse : nous avons croisé nos premiers dromadaires !
- pas de vodka dans les épiceries ! Avant, nous avions le choix entre 15 variétés même dans les plus petits magasins. Elle se vend dans les liquor stores ici apparament…
En revanche, certaines choses demeurent inchangées :
- les dents en or, super fashion, au moins une dizaine par sourire
- la coupe du mulet, Toni&Guy serait content
- les canaux d’irrigation a ciel ouvert, pas bons pour l’environnement mais tellement rafraichissants pour le voyageur !
- le laghman, présent sur tous les menus (miam !)
Nous avions lu et entendu beaucoup d’histoires plus ou moins encourageantes sur la vallée de Fergana. Loin des clichés « islam extrémiste » que les guides en font, nous y avons découvert les gens les plus chaleureux que nous ayons rencontrés depuis le début du voyage (nos courbatures aux bras à force de répondre aux saluts des gens en sont la preuve !!!)
Il a fallu refuser tous les jours d’alléchantes invitations : nous avions presque chaque jour 100km à faire, et chaque nuit il faut s’enregistrer dans un hôtel (l’OVIR nous surveille, nous touristes !). Mais les quelques mots échangés en bord de route furent toujours chaleureux, et on nous a fréquemment offert des fruits (un cageot entier de raisins, un sceau de pommes !)…
Le ramadan, que nous pensions percevoir plus fortement ici, n’a pas l’air très respecté, et nous avons le plaisir de manger souvent dans les chaikhanas (salons de thé) de bord de route le midi.
La vallée de Fergana nous a également offert nos premiers avant-goûts d’automne : vente de courges, vendange des raisins, quelques gouttes de pluie (quoi ?! Nous avions signé pour 9 mois d’été nous…). C’est aussi la saison de récolte des grenades…
Les bazars de ce côté-ci de la frontière ressemblent a leurs voisins, et nous ravissent toujours autant, tant par leur ambiance que par la qualité des produits qui y sont vendus (de vraies tomates !...).
Nous avions un gros col à franchir avant d’arriver à Tashkent (vallée à 300m d’altitude, col à 2200m), une journée de retard sur notre planning, plusieurs check point à passer, un bivouac (interdit !) au programme, de la pluie, et du vent de face… Évidemment, un miracle nous a sorti de ce mauvais pas : Hamid a arrêté son camion et nous a proposé spontanément de nous joindre à lui et son fils jusqu’à la prochaine ville de l’autre côté des montagnes.
Nous avons passé un moment formidable en leur compagnie, et avons franchi sans encombre chacun des obstacles qui se présentaient !
Petit voyage dans le temps, Amsty s’est transformé en Deloréane et nous a mené jusqu’à ce ravissant hôtel soviétique (déco d’époque !).
Le lendemain, après notre 3ème étape de 100km en 4 jours, nous sommes bien arrivés a Tashkent. Nous avons échappé de peu à une crevaison (pourtant les tessons de bouteille sont peu fréquents ici…). Merci Schwalbe pour les pneus renforces!!!
Les parents nous ont offert un superbe hôtel pour un repos bien mérité, à deux mois de la fin du voyage… Nous l’avons bien savouré ! A très bientôt pour le récit de nos retrouvailles avec Pierre a Tashkent et les visites des cites de la route de la soie!
In : 09 Ouzbékistan
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