Cyclotourisme en Chine

Formalités et passages de frontières

Un visa est nécessaire. Pour un français, celui-ci est actuellement plus compliqué à obtenir que d'autres ressortissants (plus de justificatifs à fournir : billets d'avion et réservation d'hotel notamment). Il est de plus très compliqué de faire ce visa dans un pays frontalier (à Hanoi notamment). Nous avons donc décidé de faire notre visa touristique de 30 jours à Sydney où le consulat Chinois est très moderne et efficace.

Il semble que le renouvellement de 30 jours une fois sur le territoire soit assez facile mais nous n'avons pas essayé.

Ce visa est ouvert, c'est à dire que vous disposez de 90 jours pour entrer sur le territoire et vous pourrez y rester 30 jours (date non fixée à l'avance).

Nous sommes arrivés dans le pays par voie terrestre à Pingxiang. Nos baggages ont été scannés mais pas fouillés et l'accueil a été bon (contrairement à une rumeur du lonely planet sur cette frontière). Compter 1 à 2 h pour franchir les 2 douanes.

Nous avons quitté le pays en train (Transmongolien vers Oulan Bator cf Transports) : les passeports sont pris dans le train par un douanier chinois et rendu 4 heures plus tard dans le train par un douanier mongol.

Argent : le dollar n'est pas utilisé dans ce pays. On trouve facilement des yuans dans les distributeurs automatiques marqués des sigles Visa et Mastercard (pas de différence entre les 2 types de cartes). Ces distributeurs se trouvent évidemment dans les grandes villes mais aussi parfois dans des villes plus modestes (ne pas compter dessus si possible).

Nous avions par précaution échangé quelques yuans à Hanoi pour avoir un peu de liquidités mais dès la frontière passée, des changeurs (marché noir) peuvent échanger n'importe quelle monnaie.

Pour la sortie du pays, nous avions dépensé tout notre liquide. Pas d'infos sur la possibilité de changer à Ulan Bator.

Navigation et état des routes

Nous avons acheté un atlas routier au 1/2.000.000 environ en chinois dans un grand supermarché à Nanning (échelle suffisante car il n'est pas utile d'aller sur les petites routes pour trouver le dépaysement). Il semble difficile d'en trouver ailleurs (et encore plus compliqué d'en trouver en anglais). Mieux vaut partir avec une carte car nous avons dû pédaler 4 jours sans aucune carte pour rejoindre la première grande ville et en acheter. Il est dans tous les cas très utile d'avoir une carte écrite en chinois car les gens savent lire et vous indiqueront le chemin (tandis qu'il sera impossible de vous faire comprendre si vous essayez de prononcer ou faire lire le nom d'une ville sur une carte en anglais...)

Les routes principales sont en bon état sauf si des travaux sont en cours (et il y en a beaucoup). Dans ce cas, vous subirez beaucoup de poussières (prévoir un masque!).

Les autoroutes sont en revanche interdites aux vélos (barrière de péage) et certaines nationales ont même des portions interdites. Dans ce cas, pas de panique car tout le monde (char à boeufs, mobylettes, tracteurs, etc...) les empruntent puisqu'il n'y a pas d'autres axes, donc la police ne sévit pas.

Dans les grandes villes, des pistes cyclables permettent de circuler en meilleure sécurité...

On trouve des panneaux routiers en chinois, souvent sous-titrés, à l'entrée et à la sortie des villes ce qui rend la navigation facile sur les grands axes. En dehors, on se perd facilement et le bitume disparaît vite. Nous avons même été surpris de voir que le niveau de détail ne permet pas de savoir si un pont franchit les rivières (des bacs ou bateaux existant dans ce cas mais les horaires sont fluctuants). Nous conseillons donc d'éviter les grands axes.

Attention : la conduite est très différente de nos habitudes et cela demande un peu de pratique . Les véhicules klaxonnent en général pour signaler qu'elles approchent (cela implique nécessairement que le vélo se range!). La prudence est donc de mise. Prévoir des boulles quiès pour les oreilles sensibles... (véridique).

Transports en commun

Il est très utile de faire écrire, à la première occasion, en chinois sur un papier quelques phrases pour expliquer que vous voyagez avec un vélo pour se faire guider dans l'autogare ou la gare.

Bus : il est simple de prendre un bus avec le vélo. Quelqu'un vous escrotera et cela vous évitera parfois le scan des bagages!

Le tarif pour embarquer un vélo se négocie mais est en général honnête.

Train : les trains sont très confortables mais les trajets peuvent durer de très longues heures étant donné les distances énormes entre 2 points. De l'eau bouillante est à disposition pour se préparer du thé ou des nouilles chinoises! Une hotesse vous réveillera avant votre ville d'arrivée.

Les vélos sont transportés dans un wagon de marchandise. Il est donc nécessaire de se renseigner à l'avance pour être sûr que le vélo voyagera avec vous et pour savoir s'il est nécessaire de venir l'enregistrer en avance (la veille pour les trains du matin). Cela se fait bien pour des trajets entre 2 grandes villes mais est plus difficile sinon (on nous a dit que notre vélos arriverait 4 jours après nous pour un stop dans une petite ville, nous avons donc pris le bus!).

Dans les gares, il faut chercher les cigles « china railway international »,en général sur 1 des côtés de la gare de départ et remplir les formulaires (avec l'aide d'un agent car ils ne sont pas traduits). Il faut payer à l'enregistrement (environ 50 yuans pour 2 vélos) puis un supplément à la réception (1 ou 2 yuans).

Couchage et hébergement

La Chine est très bon marché, on y trouve donc des guesthouse basiques pour 1 à 5 euros, des hôtels confortables pour 5 à 10 euros et des chambres luxueuses pour 20 euros.

Nous avons opté pour l'option hôtels qui disposent de douches chaudes, bouilloires, prises électriques.

Nous trouvions toujours un hôtel dans les villes moyennes, et parfois dans des petites villes (difficile d'établir une règle) mais nous avions la tente au cas où car les distances sont parfois longues entre 2 hôtels (cf le trajet réél pour voir les villes traversées). Il est parfois difficile de les identifier mais en général des lampions rouges sont installés sur la devanture et un comptoir avec des horloges au-dessus est visible. Il est utile d'avoir un papier écrit en chinois pour demander où se trouve l'hôtel le plus proche. En effet, même dans certaines grandes villes non touristiques (par exemple à Pingxiang et Nanning 4 Millions d'habitants), ni les gens dans la rue ni le staff de l'hôtel ne parlera anglais, même dans un hotel « international ».

Dans les campagnes (villages de montagne notamment), on peut trouver des guesthouses mais il est impossible de les trouver sans demander. N'hésitez donc pas à tenter votre chance!

Camping sauvage : pas de camping aménagé (sauf dans certains parcs nationaux inaccessibles à vélo... ). La Chine est un pays très sûr mais le camping sauvage s'avère difficile dans les plaines à cause de la forte densité de population et surtout de la présence de rizières (pas ou peu de champs secs pour planter la tente). Il sera plus simple de camper dans les montagnes (non testé étant donné notre parcours mais les autres voyageurs croisés en chemin nous l'ont confirmé) et vous ne serez pas embêté.

Nourriture et boissons : ravitaillement

Gaz :

Nous avons utilisé les cartouches coréennes trouvées à Hanoi (cf Fiche pays Vietnam). Il est possible d'en trouver en Chine (de marque chinoise) d'après d'autres voyageurs (cartouche trouvée à Urumqi). Notre consommation en gaz était faible car nous mangions froid le midi et au restaurant le soir (ou à l'aide des bouilloires).

Eau :

L'eau n'est pas potable. Nous achetions l'eau en bouteille dans les TRES nombreuses épiceries le long des routes (alternatives : sodas). Les hotels disposent souvent de bouilloires ce qui permet d'utiliser l'eau du robinet.

Nourriture :

Facile de se ravitailler régulièrement (plusieurs fois par jour) même si le choix est limité (riz, nouilles chinoises). Nous préférions nous arrêter dans un marché pour trouver des fruits et légumes frais (les éplucher ou les faire cuire).

On trouve également de nombreux restaurants, tous bon marché (attention à l'hygiène... vous pouvez visiter les cuisines pour tâter le terrain et au passage choisir ce que vous voulez manger car les cartes ne seront que rarement traduites). La nourriture chinoise est délicieuse et variée selon les régions, très différentes des restaurants chinois que nous connaissons en France. Nous avons été dans l'ensemble prudents et n'avons jamais été malade avec les restaurants choisis (nous prenions des plats mijotés sur feu vif).

Pour le petit-déjeuner (car vous ne trouverez pas de service de petit déjeuner), nous avions opté pour des sachets instantanés de céréales (avoine, maïs, sésame + lait en poudre + sucre, le tout dans 1 seul sachet...) auquel on ajoute seulement de l'eau bouillante. Très bon et très pratique... nous avons même fait un énorme stock pour la Mongolie!

Les gens

Les Chinois sont relativement froids et peu curieux mais si vous demandez leur aide, tous vous aideront très gentiment et les sourires apparaitront. Le manque d'habitude des touristes dans certaines villes vous donnera l'impression d'être un extra-terrestre. Personne ne vous embêtera donc mieux vaut sourire même si les sourires en retour ne seront pas toujours là. Dans les campagnes, l'accueil est plus chaleureux et pourra même générer des mouvements de foule une fois la glace brisée.

La langue et le grand écart des cultures rend toutefois la communication très difficile (l'idéal est de trouver un prof d'anglais... qui parlera moins bien anglais que vous). Le langage universel avec les mains est ici aussi inefficace... (même pour compter sur les doigts, les signes sont différents).

Réparation et entretien du vélo

Des réparateurs de vélos et de mobylettes sont disséminés un peu partout le long des routes en cas de pépin. Les réparateurs ne sont néanmoins pas habitués au matériel moderne de vos vélos et n'auront probablement pas les rechanges (ou des pièces de mauvaises qualité) mais pourront bidouiller quelque chose jusqu'à la prochaine ville. Les plus grosses villes (supérieures à 2 millions d'habitant) disposent de bike shop plus modernes (Giant est notamment bien implanté là-bas).

Santé et hygiène du voyageur

Dans le sud de la Chine, le palu est présent (faiblement) mais un traitement anti palu est conseillé. D'autres maladies véhiculées par les moustiques sévissent aussi donc mieux vaut se protéger au maximum (conseils habituels : vêtements longs, amples, antimoustique voire moustiquaire pour dormir)

Faire très attention à la qualité de l'eau et de la viande.

Soins médicaux et hôpitaux non testés. Mieux vaut se faire rapatrier vers une grosse ville qui dispose d'hôpitaux privés en cas de problème grave.

Nous avons croisé beaucoup de serpents écrasés sur les routes dans le sud de la Chine mais leur dangerosité est à vérifier. Surveillez quand même avant de vous asseoir...

Divers

Facebook ne marche pas.

Les grands hébergeurs de blog (blogspot, over-blog,...) sont censurés également. Prévoir la mise à jour de votre blog par quelqu'un en France (par mail). Notre hébergeur (Yola) n'était pas censuré.

Les plus

Bon marché

Sécurité et honnêteté des gens

Dépaysement total, chaque jour est une découverte

Paysages spectaculaires dans certaines régions

Nourriture (lassitude possible dans le temps)

Top 3 : Yangshuo, la grande muraille, Xian

Les moins

Longues distances

Travaux et poussière sur les routes

Connexions internet très lentes

N'hésitez pas à nous contacter pour plus d'information et à consulter le trajet réel pour le détail de la route.