Cyclotourisme au Kirghizstan

Formalités et passages de frontières

Un visa est nécessaire. Si vous arrivez par avion, le plus économique est de le faire à l'arrivée à l'aéroport de Bishkek (30$). Par voie terrestre, il faut le faire à l'avance. Nous avons fait faire un visa simple entrée 30 jours à Almaty, obtenu facilement en 1 heure. Le tarif urgent est systématiquement appliqué (130$ par visa) [on nous donnait un délai de 20 jours pour le tarif normal... grosse arnaque mais nous étions content d'avoir le visa rapidement]. Prévoir des $ pour payer le visa.

Les dates d’entrée et de sortie sont fixées à l'avance (on peut rentrer après la date d’entrée indiquée, mais la sortie du pays doit impérativement se faire avant la date de sortie indiquée sur le visa).

L'enregistrement n'est plus obligatoire sur le territoire. Une prolongation de visa est en revanche très compliquée à obtenir. Il est je pense plus simple de faire l'aller-retour à Almaty.


Nous sommes arrivés par voie terrestre depuis Almaty. Aucun contrôle des bagages, il s'agit d'une simple formalité de tamponnage des passeports. L'opération ne prend que 30 minutes (utiliser la voie de passage pour les piétons).

Nous sommes repartis par voie terrestre à Osh pour l'Ouzbekistan. Aucun contrôle des bagages côté Kirghiz, quelques difficultés côté ouzbek (voir fiche pays Ouzbekistan). Ce passage de frontière est plus long (2 à 3h)


Argent :

la monnaie locale (SOM) est accessible dans les distributeurs à Bishkek, Karakol, Jalalabad et Osh. La carte VISA est plus largement acceptée que la Mastercard. De nombreux distributeurs délivrent même des $ directement.

On trouve des bureaux de change à la frontière : ne pas aller à ceux juste après le poste frontière qui ont des taux de change scandaleux mais aller jusqu'à Bishkek.


Corruption :

Gros problème dans le pays, les forces de l'ordre essaieront probablement de vous embêter pour récupérer un billet. Bishkek pose le plus de problème. Durant notre séjour, nous avons rencontré 4 voyageurs qui ont subi un racket par la police, parfois par la force... cela laisse imaginer le nombre de voyageurs agressés chaque année! Restez groupés et appliquez les règles habituelles pour ces pays (ne pas se laisser fouiller mais vider ses poches et son sac, ne pas donner son passeport mais une copie, ne pas avoir beaucoup d'argent sur soi, ne pas parler anglais, gueuler fort dans sa langue et ne pas céder ; vous aurez gain de cause).

Sur la route, les contrôles routiers sont en revanche moins fréquents que dans les autres STAN.


Navigation et état des routes

Nous avons utilisé la carte Gizimap d'Asie Centrale au 1/1.750.000 comme unique référence. Même si celle-ci est vieillotte, elle est précise et correcte. Cela reste semble-t-il la seule carte de valeur pour la région.

Au Kirghizstan, l'état des routes est très mauvais. Les routes bitumés sont toutes parsemées de nids de poule. En dehors des 2 grands axes (Bishkek <-> Karakol par les 2 rives et l'autoroute Bishkek <-> Osh), le bitume disparaît vite pour laisser place à des pistes aménagées qui sont le pire qu'un cycliste peut avoir (caillasse, gravier). Prévoir de bon pneus... et de la patience dans les montées des cols.

Le trafic n'est pas très dense sur les pistes et la sécurité plutôt bonne. En revanche, ailleurs, c'est très dangereux. La route Bishkek-Balikchi a été notre plus grande frayeur de tous les pays traversés : cette 2 voie se transforme en 3 ou 4 voies avec des dépassements incensés. Soyez très prudents (ou prenez le train jusqu'à Balikchi) et évitez d'emprunter ces axes le week-end.

Les panneaux routiers sont plutôt clairs et en double écriture (latin-cyrillique).

Transports en commun

Selon d'autres voyageurs croisés, on peut embarquer son vélo dans les bus de nuit Karakol-Almaty et Bishkek-Almaty (à négocier avec le chauffeur pour le prix), ainsi que dans le train Balikchi-Almaty.

Si vous tentez une matrouchka, il faudra négocier avec le chauffeur car il vous fera payer l'équivalent de 5 places car le vélo occupe la place de passagers (pas de soutes ni de galerie de toit).

Nous avons préféré utiliser pour le même prix un taxi collectif (plus petit) partagé avec 2 autres voyageurs + notre vélo. Même prix que la matrouchka mais plus confortable et plus flexible pour les horaires.


Couchage et hébergement

A Bishkek et Karakol, on trouve des guesthouses de bonne qualité et peu chères. Certaines sont à l'étage d'immeubles soviétiques donc compliquées pour les vélos. Sakura Guesthouse est très pratique (garage au rez de chaussée).

En dehors, il existe un réseau de tourisme (CBT) qui gère, par région, des guesthouses (Karakol, Kazarman, Osh et Jalalabad). Le confort est variable (absence de douche parfois) et les prix des repas dans la famille sont exorbitants.

Ces organismes gèrent aussi les camps de yourtes à Song Kol (sans douche).

Enfin, on trouve quelques hotels soviétiques, très mauvais et chers mais disposant de douches à Bayetov, Jalalabad et Osh.

Ailleurs, il faudra planter la tente dans les champs ou les steppes. Cela est plus simple en montagne. Noter que la sécurité est faible notamment sur les rives du lac Issik Kul. Il est préférable de demander à camper près d'une habitation pour être « sous leur protection ».


Nourriture et boissons : ravitaillement

Gaz :

Nous avons trouvé des cartouches vissés à Limpopo (Almaty). Il existe également des magasins outdoor à Bishkek.


Eau :

L'eau n'est pas potable.

Les cours d'eau sont nombreux mais souvent souillés par les troupeaux. En montagne, on trouve des sources limpides à proximité des cols surtout.

Sinon, nous trouvions de l'eau en bouteille dans les épiceries de villages (tous les jours ou 2 jours).


Nourriture :

Epicieries dans les villages tous les 1 à 2 jours (plus fréquemment le long du lac Issik Kul) mais le choix est très limité (nouilles chinoises, pâtes, gateaux secs ou pain si vous êtes chanceux, sardines en boite et corned-beef). Pas de fruits/légumes et pas de marché dans les villages.

Autour d'Issik Kul, beaucoup de petits stands de fruits au bord de la route. Ailleurs, il n'y en a que très peu.

On trouve des restaurants (cantines) dans les villages (demandez si vous n'en voyez pas) à condition d'y être aux bonnes heures qui servent différents plats à base de mouton.


Les gens

Nous n'avons pas été conquis par ce pays. Les Kirghizes sont plutôt hostiles envers les étrangers. L'accueil est inégal et parfois dangereux (1 de nos séjours en yourtes s'est soldé par un vol de 200$ dans nos sacoches). Sans céder à la paranoïa, gardez vos papiers/argent sur vous lors des invitations.

De plus, les enfants ont pris l'habitude soit de taper dans les mains des cyclistes (sympa) soit de caillasser les cyclistes isolés (restez groupés), surtout les filles en général derrière.

Enfin, il y a un gros problème d'alcool dans les villages. Les épiceries ont un gros stock de vodka bon marché (1euro la bouteille) et les hommes en abusent à toute heure. On rencontre tous les jours des hommes saouls qui deviennent vite violents. Restez calme et passez vite votre chemin.

Pour assombrir le tableau, peu d'invitations spontanées et de propositions de pick-up dans les montées des cols.


L'anglais est peu parlé, même par les jeunes, en dehors des lieux touristiques. Le russe peut être utile pour discuter avec les adultes.


Réparation et entretien du vélo

Quelques bikeshops à Bishkek mais si la réparation peut attendre Almaty, faites le là-bas.

Ailleurs, il faut garder en tête que ce sont des régions isolées et montagneuses, avec des pistes cassantes. Prévoir les outils et rechanges en conséquences. Pour la plupart des voyageurs, ce sont les roues qui sont les plus sollicitées à cause des pistes en mauvais état : rayons, nombreuses crevaisons, pneu éclaté ou jantes fêlées.


Santé et hygiène du voyageur

Pas de dangers particuliers à l'exception des agressions physiques (cf bivouacs)

La chaleur peut être terrible en été dans ce pays, surtout en basse altitude vers Bishkek : protection et hydratation en conséquence.


Les chiens de garde sont très agressifs et certains propriétaires n'essaieront même pas de les retenir donc toujours être vigilant. La rage est présente dans ce pays !

Dans le chapitre animaux, les serpents sont très présents, notamment dans les champs et hautes herbes. Les kirghizes semblaient les redouter donc méfiance surtout lors des bivouacs. Vérifier où on s'assoit, l'intérieur de ses chaussures le matin, etc...


L'absence de douche et la durée souvent prolongée de l'isolement rend important la bonne hygiène personnelle. Quelques cours d'eau et lacs permettent un bon shampoing!!! Ailleurs, nous utilisions des lingettes (pas écolo mais très pratiques) pour les parties exposées (visage, dessous de bras, entrejambe) pour ne pas développer de problèmes (mycoses, etc...). Ces lingettes se trouvent facilement dans les épiceries.


Les plus

Paysages de montagne fabuleux

Vie sauvage

Top 3 : Song Kol, Rive sud Issik Kul, Région de Kazarman


Les moins

Etat des routes et des pistes

Les gens

Danger au bivouac


N'hésitez pas à nous contacter pour plus d'information et à consulter le trajet réel pour le détail de la route.